De : Ph. B.
Bonjour,
j'ai trouvé votre site en faisant une recherche sur le père Lustucru et le Grand Lustucru (personage inquiétant d'une autre comptine) et j'y ai remarqué ce qui me semble être une erreur de sens.
Dans «La Mère Michel» : — Pour un lapin, votre chat est vendu ! me semble signifier "je l'ai vendu en le faisant passer pour du lapin", ce qui est une pratique qui a eu son heure (dépouillé, sans tête ni extrémité des pattes il est facile de s'y tromper)
Vous avez donc encore plus de raisons de protester contre le sort fait à cette pauvre bête, en revanche vous avez également rebaptisé la mère Michel «mère Lustucru», je crois que le mariage ne s'est pas fait.
Bonne continuation et merci de consacrer votre temps à nous amuser.
. . . . . . .
De : Amélie Vignaud, étudiante en orthophonie
Objet : Réaction à Als u kon overaal gaan, waar
u zult gaan ?
Plongeons quelques minutes dans une délicieuse petite fiction.
Je rappelle que qui dit fiction, dit histoire totalement désincarnée
de toute réalité passée, présente ou à venir.
Toute similitude avec une situation vécue serait donc purement
fortuite.
Supposons que c’est dimanche et qu’il fait beau. C’est
déjà bien. Supposons qu’on est une jeune Bordelaise
d’adoption qui se rend à l’Escale du livre parce
que le dimanche c’est pas fait pour glander devant M6 et qu’il
est de bon ton de s’intéresser un minimum aux événements
culturels de sa ville. Supposons maintenant qu’au gré des
pérégrinations sous la tente, on croise la route d’un
stand parmi tant d’autres. On jette un œil à la
bouquinerie étalée (parce qu’on est un peu fauchée
et que c’est le seul moyen de dénicher une nrf à 5
euros) quand on nous invite à nous intéresser plutôt
aux recueils posés à côté, émanant
d’une jeune maison d’édition associative mystérieusement
baptisée Monsieur Toussaint Louverture… L’interlocuteur
nous dit de cette maison d’édition qu’elle est
alternative et rock’n’roll, c’est justement ce
qu’on aime ! Alors on discute un peu avec un auteur à l’air
sympathique, Franck Rouanes (qui nous dédicace sa nouvelle,
histoire qu’on puisse un peu frimer devant les copines) et
avec un éditeur très séduisant (qu’on
reverrait volontiers, si le cœur lui en disait, soit dit en
passant…mais dont ignore le nom) et contre 10 petits euros
on acquiert le recueil n°3, Als u kon quelque chose… on
n’y comprend rien d’ailleurs, c’est quoi cette
langue ?
De retour chez soi, on serait toute contente de son achat. On plongerait
immédiatement dans ces nouvelles qui sont effectivement classées
de la meilleure à la plus réussie, on adorerait les
petites tensions et grosses coupures de L’Angoisse de la feuille
de vigne, le délire schizophrénique du génial
Thomas Pynchon dans la nouvelle de Franck Rouanes (qui d’autre
que Thomas Pynchon pourrait avoir l’idée génialement
saugrenue de s’entourer de sosies de Thomas Pynchon pour « éprouver
une réalité de soi » ?), on rigolerait à gorge
déployée en lisant l’improbable investigation
méthodique Livres !, on s’interrogerait sur le devenir
du mystérieux Endsen… pour ne citer que ça (pardon
pour les autres, mais j’ai peur qu’on zappe mon mail
s’il est trop long) …enfin, bref, on serait sacrément
bien avec ce recueil, ce dimanche soir-là, et on se flatterait
de cette surprenante découverte …
Si ce fameux éditeur Monsieur Toussaint Louverture existait
réellement et – pour pousser un peu plus loin l’improbable – possédait
des coordonnées électroniques pour que la lectrice
moyenne s’exprime, voilà ce qu’on ferait : on
enverrait tout de suite un mail pour leur dire :
– qu’on aime ce qu’ils font (recueil + sourire
+ site internet riche et très amusant).
– qu’on se réjouit à l’avance d’acquérir
les précédentes publications et de connaître
les prochaines.
– qu’on est heureuse de faire partie désormais
du public de ces auteurs super prometteurs et super en phase avec
nos goûts
littéraires.
– qu’on les encourage très fort.
– qu’on est trop dégoûtée de ne pas
pouvoir aller à Toulouse pour le litterary speed-dating… mais
qu’on espère qu’il y en aura d’autres et
qu’on pourra s’y rendre.
– qu’on est sur le qui-vive, en attente des futures actualités
(on pratique l’oxymore comme une reine).
– qu’on sait désormais où adresser ses
textes si on arrive un jour à vaincre sa timidité littéraire.
– qu’on sait désormais qu’il est possible
de vibrer grâce à l’Escale du livre.
(Et on ferait ça
comme ça, sous forme de liste, parce
qu’on sait qu’ils aiment bien.)
Malheureusement, toute cette aventure, si merveilleuse soit-elle
n’est
que pure fiction… L’Escale du livre, c’est très ennuyeux… on
est d’ailleurs ressortie avec trois volumes de La Bicyclette bleue et le
sex appeal de Régine Desforges ne nous a pas laissé un souvenir
impérissable. Pas de quoi fouetter un chat… Dommage ! On aurait
bien aimé être séduite… et pourquoi pas par les éditions
Monsieur Toussaint Louverture et leur éditeur présent ce jour-là à l’Escale
?
. . . . . .
De : Raoul Colin
À : Monsieur Toussaint Louverture
Objet : lettre type à un éditeur.
Cher Monsieur Louverture - des - magasins- le - dimanche
- ce - serait - bien - pour - les- conso - mateurs,
J’écris.
Et je me vois dans l’obligation de vous faire un aveu :
Je vous aime.
Si, si.
Cette vérité si profonde, j’en
suis sûr, vous touche au plus profond de votre être
et vous prend aux tripes jusqu’au fond tout au fond de vos
intestins jusqu’à vous en donner la chiasse. Ne vous
inquiétez pas j’attendrai que vous reveniez des toilettes
pour poursuivre ma déclaration.
J’écris et vous aime, donc. Mais il
est un péché plus grand encore dans l’océan
de mon âme, je vous le confie : Je n’en ai rien à
fiche de votre page internet. Franchement, je ne la lis que quand
je m’ennuie et qu’il n’y a rien de bon à
la télévision.
Je sais, je sais, je sais, je sais, combien il est narcissique
de ne pas s’intéresser à la personnalité
de l’être aimé.
Que voulez-vous mon cher Toussaint, la littérature
ne m’intéresse pas, je m’en balance. Je suis
écrivain, pas lecteur, je n’aime votre page que parce
que j’aime m’y publier, ça me permet de publier
mon linge sale en public.
Ah, vous faire un tel aveu me déchire le coeur. M’aimerez-vous
encore après la confession d’une telle et abominable
chose? Daignerez-vous m’accorder la moindre de vos œillades?
Allons, allons. Il faut que je me reprenne. Ce
petit défaut n’est, certainement, pas pour vous déplaire
grand fou! On est humain après tout. Ça n’est pas si
grave que ça, le narcissisme.Tout le monde aime les
fleurs. De toute façon, demandez à Michel Flútabec,
le nar-Sissisme est à-la-mode. Surtout chez les autrichiens.
Je peux d’ici maintenant tout de suite en ré mineur
pour triangle et orchestre percevoir votre circonspection quant
à la pureté du diamant de mes intentions.
Mais, cro-yez-moi, je vous aime, Monsieur.
Monsieur, je vous aime.
Et comme je vous l’ai déjà subtilement glissé,
j’écris.
Et vous seul, héros parmi tous, avez la grandeur d’âme
de me donner l’occasion d’exprimer mon talent lyrique
et mes doutes de tous poils forts et brillants grâce à
la pâtée pour chien grand luxe spécial pelage que
j’avale tous les matins au petit déjeuner.
Mon cher Tousal’o, vous aurez remarqué que je suis
franc. Sans détour, ni emphase, directement, sans perdre
le moindre temps, le moindre mot ni la moindre syllabe, je vous
dis la vérité.
Vous seul me donnez la possibilité de participer
à une page de qualité, et c’est pour cela que
je vous aime. Une page où tous les textes publiés
sur votre page sont le reflet d’une grande réfléxion
philosophiquement littéraire inspirée par la rébellion
à dessein unitaire idéaliste mais humoristique qui
caractérise les grands esprits des siècles passés
et d’avenir! Je suis assuré, je le sais, en vous écrivant
cette lettre d’être associé à ce qu’il
conviendra d’appeler, sans fausse modestie, l’élite
de la crème. (Ce que mon cher et tendre conseiller en développement
personnalisé m’a demandé de faire pour le renforcement
de mon ego et l’éloignement de mes chers et
néanmoins géniaux conplexes.)
Monsieur Toussaint.
Monsieur l’ouverture.
Mon cher Toutou.
Je vous aime.
Sans vous mes séances freudiennes n’auraient aucun
sens. Sans vous, jamais je ne pourrais exprimer les calmes tourbillonnants
de grâce qui remuent la pâte brisée de mon âme.
Sans vous, jamais le public n’aurait la chance d’être
illuminé par les ombres qui gravitent dans mon univers.
Je ne désire, comme il ressort de ma lettre clairement concise
et compréhensible d’un seul coup d’œil, qu’une
chose : Publiez ma lettre.
Et je serai à vous.
Pour toujours à jamais à vous,
L’Auteur Anonyme. - Otpal Petit.
P.S.: Pour faire court, au salon du livre, je t’ai
vu venir vieux vicelard! Si tu veux coucher, va falloir publier,
gros pervers. Et t’as intérêt à c’que
ça s’ vende bien !
. . . . . .
De : Philippe Sollers
À : Monsieur Toussaint Louverture
Objet : D’un éditeur à un autre.
Cher représentant de MTL,
vous répondiez, il y a quelque temps, à des textes
que je vous envoyais. Vous y répondiez avec une bonne volonté
et un œil critique certains. Vous parliez travail et réécriture,
me poussant notamment à moins abuser des références
et des citations. Mais ce refus (si, si, je sais lire entre les
lignes) ne m’a pas totalement découragé. Loin
de me laisser abattre, je vous fais part de la création de
mon propre fanzine littéraire. En référence
et par irrévérence à votre NRN, Nouvelle Revue
de Nouvelles, j’ai décidé d’intituler
la mienne Nouvelle Revue Française, la NRF. J’espère
que vous n’y verrez pas une forme de plagiat ou une quelconque
moquerie, mais un petit clin d’œil pour vous faire honneur,
une citation en quelque sorte. Comme quoi, même si Louverture
ne peut héberger ma prose, il a au moins su me faire comprendre
qu’éditer soi-même ses textes est parfois la
meilleure solution pour leur trouver des lecteurs. Quant aux références
et aux citations, je suis sûr que vous en admettrez plus aisément
l’utilité. Je vous avoue croire très fort en
mon petit projet, et nourrir l’espoir de peser un jour autant
que votre propre entreprise éditoriale. Dans l’attente
de vous croiser au Salon du Livre de Brive, ou autre provinciale
Nuit du Livre, voire tout simplement à la sortie d’une
librairie.
Très cordialement,
P. S. de Bordeaux
De : Jean-Marie Jacquier
À : Monsieur Toussaint Louverture
Objet : La banane flambée.
L'histoire de la banane flambée sans alcool en
vacances ou comment religion et gourmandise peuvent ne pas faire bon
ménage... bizarrement.
Un monsieur s'est plaint
– Pour une fois qu'un plat me plait je ne peux en profiter.
– Mais pourquoi ? Regardez, il y a encore de quoi nourrir un régiment
de castaldis.
– Non moi je veux des bananes flambées mais sans alcool.
– ???
– Trouvez moi une solution ! tout de suite.
– Que voulez vous qu'on fasse pour vous ?
– Je veux que mes bananes soient flambées dans le beurre,
là !
– On peut essayer, alors très bien, chef à
vous de jouer !
– Non je veux qu'il lave la poêle.
– Mais il y a du monde qui commence à attendre derrière
vous monsieur…
– Je veux qu’il lave la poêle.
– Et au fait vous avez goûté la charcuterie du buffet?
– Ben oui, pourquoi ?
– C'est du porc.
– !
À suivre…
. . . . . . .
De : Marie Pool
À : Le réprésentant de MTL.
Bonjour,
toute débutante en couture, je désirerai réaliser
des calendriers de l'Avent, pour cela j'ai acheté un tissu pré-imprimé
(magnifique), il dispose d'un fond avec des carrés numérotés de
1 à 25, ainsi que des bandes de carrés plus larges
avec des jolis motifs le hic (pour ma part) c'est que je ne
sais pas comment on peut coudre des bandes de carrés sur
des carrés plus petits ? J'ai cru comprendre qu'il
faudrait faire des cases à soufflets mais je n'ai aucune
idée de comment on coud ceci... Pourriez-vous m'aider ?
J'ai tenté de trouver la solution en parcourant le web mais
j'ai eu du mal à trouver des sites sur la couture, je pense
que le mot couture n'apparaît pas forcément
dans l'adresse ce qui ne m'a pas simplifié les choses. Pourriez-vous
m'aider à réaliser ceci et qui sait me donner des noms
de sites dédiés aux débutantes (motivées)
en couture ?
Veuillez recevoir mes profonds respects
Line Calot
. . . . . . .
De : Marie Pool
À : Monsieur Toussaint Louverture.
Objet : Aussi haut que nous pourrons… Nous dé-rangerons
les déconfitures…
Cher Monsieur Toussaint Laventure, je viens par la présente
vous signaler tout le plaisir de découverte dont m’a gratifiée
la lecture de cet ouvrage collectif où j’ai découvert
plusieurs grosses poignées de mots qui m’allaient droit
à la comprenette et au cœur. J’aime aimer d’emblée
ce que je lis ! Le livre était neuf et le libraire l’avait
posé sur une table, un peu à part, près des disques.
Le titre « Aussi haut que nous pourrons » a d’emblée
attiré mon attention, la belle finition sobre et racée
du livre également. Vous me demandez quelle sorte de lectrice
je suis . J’ai envie de répondre que je suis plus QUIGNARD
que NOTHOMB, plus PONTALIS que COUSTEAU, plus CHEDID que D’ORMESSON,
plus DURAS que SEVIGNE, plus SARRAUTE que YOURCENAR, plus NOEL que tous
les poètes confondus, plus MAULPOIX que DELEUZE, plus JULIET
que HUGO, plus POESIE que ROMAN, plus RECIT AUTOBIO ou FICTIO que PEPLUM
HISTORIQUE, toujours intéressée par la découverte
de nouvelles écritures émanant de femmes libres, graves
et malicieuses… La littérature masculine engorge toutes
les étagères et je rêve de rééquilibrage
dans les rayonnages où il y aurait une approche plus apaisée,
plus honnête et plus contemporaine de ce que les femmes taisent
par habitude ou découragement. Il ne s’agit pas de cliver
les écrivains par le sexe mais d’établir des passerelles
qui ne soient plus des attaques rancunières, des fins de non
recevoir ou des caricatures. En finir avec l’idéalisation,
la rivalité, la grossièreté, la scatologie et le
mépris, instaurer l’authenticité « aussi haut
que nous le pourrons ! » Le chantier est ouvert et il est immense
! Encouragement pour votre travail ! Vœux de pertinence et de finesse
verbales ! L’avenir de l’écriture appartient à
ceux qui parlent beau, juste et vrai !
Marie Pool.
http://la_cause_des_causeuses.typepad.com
. . . . . . .
De : Samuel Matheu
À : Monsieur Toussaint Louverture.
Vous n’avez pas encore l’honneur de me connaître.
Mais je suis garonnien et ce doit être suffisant pour que vous
m’estimiez. Je suis aussi le porte-parole de monsieur Paul Barthe
qui a, pour ne pas vous écrire, une raison justifiée.
C’est un bonhomme que j’estime, et vous êtes un bonhomme
que j’estime. Voilà pourquoi j’estime intéressant
sinon nécessaire de vous mettre en relation. De tout ce que j’ai
pu récupérer de Paul Barthe, je voulais vous faire part
de quelques uns de ses mots. Ai-je à m’expliquer davantage?
Je vous joins une lettre de lui, dont je ne suis pas le destinataire,
que le destinataire ignore et sur laquelle Paul Barthe n’a pas
de paternité pour une raison justifiée. Faites-en
selon vos désirs.
Il vous sera impossible de communiquer avec Paul Barthe
pour une raison justifiée, mais vous pouvez néanmoins
vous servir de mon adresse pour vos plaisirs. Quant aux plaisirs des
lecteurs, je pense avoir de quoi vous fournir en barthélismes
divers et variés.
En espèrant votre réponse preste, je tiens
à vous saluer franchement.
SM
. . . . . . .
De : Cécilia Colombo
À : Le représentant de MTL.
Objet : Grosse bêtise très bête
Bonjour !
ben ça y est, on sait, le dernier livre d’Amélie
Nothomb s’appelle Acide sulfurique. Je me suis prêtée
à un jeu : je pense que grâce à un système
perfectionné de divination, par allitérations ou par analogies,
on peut effectivement trouver le titre de son prochain livre. Je sais,
je n’ai pas que ça à f… mais j’ai découpé
25 pièces de cuir pour les faire-part de ma postière
en contrat de droit privé qui se marie, alors j’ai droit
de dire des conneries. Attention, c’est mal écrit, mais
c’est que pour de rire.
J’y vais.
Avez-vous remarqué qu’il y a, dans ses romans,
des lettres qui reviennent souvent ?
À partir du début, un glissement du « t »
(attentat, catilinaires, combustibles) vers
le « m » introduit par combustibles (mercure, peplum),
puis vers le « s » (sabotage amoureux, stupeur et
tremblement, métaphysique des tubes, cosmétique
de l’ennemi, hygiène de l’assassin,
et enfin, acide sulfurique). Nous observons une présence
manifeste de ses lettres de prédilections « t » et
« m » dans les premiers temps, puis un glissement sensible
vers des mots plus riches en « i », et la présence
notable du « l », qui revient régulièrement,
mais qui n’a pas encore trouvé sa place de lettre régulière.
Un titre de plus lui assurerait un bon classement, au moins faudrait-il
compter avec elle dans l’avenir.
Je penche donc pour des mots en « i » et
« l », comme alignement (bof), ou cunnilingus
(audacieux) (« u », « i » et « l ») ou
encore hypocrisie, mot dans lequel j’ai beaucoup
foi malgré l’absence du « l », qu’il faudrait
compenser avec un autre substantif.
Elle semble avoir abandonné, provisoirement peut-être,
tous les petits mots « de du des et », imaginons que
ce ne soit que provisoire, et choisissons parmi les plus évidents ;
« ou » reste inconcevable, Amélie affirme,
sait de quoi elle parle, elle n’hésite pas. Idem pour
le mais, le car, et le donc.
Je pencherais plutôt vers une structure « nom
adjectif », mais comme elle vient déjà dans
sortir un, la conjonction de coordination « et », utilisée
simplement dans stupeur et tremblement serait plus probable,
ou le ni, jamais utilisé, donc, effet de surprise, et
double sens avec nie (ouha, trop la classe).
Cependant je doute d’une telle audace, il faut s’en
tenir aux régularités, donc je choisis un déterminant.
Je pense que le prochain titre d’Amélie Nothomb sera probablement
:
Hypocrisie du cunnilingus.
CQFD.
Je donne aussi les résultats du loto.
* * *
De : Jean-Marie Jacquier
À : Monsieur Toussaint Louverture
Objet : L’éléphant nous trompe
Bonjour,
Je suis actuellement dans une merde noire, à Marrakech, concernant
un problème professionnel (mais tout va s’arranger) –
j’ai donc tapé dans la zone de recherche sur google « que
faire quand on est dans la merde ». Le premier lien de la longue
liste était votre page, j’ai donc lu
l’article sur Les
éléphants en Thailande. Ça ne m’aidera
pas beaucoup pour mon soucis mais j’ai néanmmoins été
séduit par les images que vous évoquiez dans cet article.
Par contre : ÇA NE MARCHERA PAS !
En, effet les éléphant vont déféquer : OK
!
On va faire du papier : OK !
Mais avec quoi les éléphants vont ils s’essuyer
?
Réponse : avec ce même papier issu de leurs excréments –
autant dire avec de la merde – ils n’auront donc jamais
le cul propre !
Et pour torcher un éléphant il faudra bien
utiliser l’équivalent de 3 mois de feuilles A4 ! Je tenais
à vous le dire, ça me tourmentait !
Grâce à vous en tout cas j’ai oublié
l’espace d’un instant mes problèmes. Merci !
Bonne journée.
Bien cordialement.
JM JACQUIER
* * *
De : Pascale Cornen
À : Monsieur Toussaint Louverture
Objet : Sérieusement
Cher MTL,
J’hésitais à vous écrire, mais comme écrire
c’est rentrer sans frapper à la porte (c’est beau,
mais c’est pas de moi), comme je suis bien élevée
et m’essuie toujours les pieds, je vais vous annoncer sans claironner,
OUI !
Oui, elle sent drôlement bon votre histoire d’ouverture
Monsieur Trop saint pour être honnête. Elle est vachement
excitante même ! J’en mouillerais presque de trouille
de recevoir en retour la sempiternelle lèpre : « votre
style est trop ceci, pas assez cela, ne rentre pas dans notre ligne
éditoriale » et patati et patata. Alors, je vous le
dis. Les lignes magistrales, je les brise menues, je leur marche dessus,
je les vomis dans le plus grand délire musical et continue à
crever la dalle en beauté. Chacun sa route, chacun son chemin,
chacun sa déroute, chacun son bouquin…
J’aime les fondus de revue, les fous de l’ombre, les exempts
de kitsch et de têtes de gondole qui savent encore rire des hydrocéphales
coincés.
Comme j’ai tendance à me faire avoir plus souvent qu’un
autre parce que la vérité évince plus qu’elle
ne rapproche.
Comme je suis plus folle – ou plus couillarde – que la moyenne,
mais imberbe, rassurez-vous.
Comme votre aventure me tente drôlement.
Je vous le dis ouvertement, Monsieur Toussaint Louverture : j’espère
pouvoir vous lire un peu plus longtemps que les autres Sincères
Démunis Fièrement Littéraires, histoire de faire
la nique aux grands minus qui détiennent l’euro des phrases
et non le sel du mot.
Je m’en vais de ce pas gonfler l’effectif des bannis qui
grandit.
– C’est où la pointeuse chez vous ?
– Au sous-sol, comme partout…
– Ah non, dites-moi que c’est pas vrai !
Un Génie Incompris Autoproclamé…